Deux félinoïdes en vadrouille...

Pendant que Crosak, le Colonel et l'agent du BSI discutaient de la suite des événements, Navis a fini par reprendre sa respiration, et elle s'est relevée. La tigresse ne peut s'empêcher de frotter sa trachée douloureuse, et continue de proférer a voix basse des injures dans sa langue natale. La féline regarde la porte de la salle, se demandant quand le Lieutenant va revenir, et s'il va terminer sa besogne. La féline se dit qu'elle doit absolument sortir d'ici au plus vite, ou bien elle risque de ne pas être en bon état si l'impérial continue son interrogatoire. Mais comment faire? Elle se rassoit sur une chaise, et réfléchit intensément, tout en observant la pièce dans ses moindres recoins, a la recherche d'une échappatoire qui lui aurait échappée, mais en pure perte.

Les oreilles plaquées contre son crane, la queue enroulée autour de sa jambe gauche, le dos voûté, l'Hirumarienne offre l'image même de l'abattement lorsque Crosak revient dans la pièce. Navis se prépare mentalement a la reprise de la séance d'interrogatoire, et ne peut retenir un petit cri/miaulement de surprise/incrédulité lorsque l'humain pose le petit sac a dos contenant toutes les affaires de la jeune femme-tigre sur la table. L'humain semble être en proie a un grave conflit intérieur, et Navis distingue un autre homme, dont émane une autorité certaine, se tenir dans l'encadrement de la porte. C'est le Colonel, qui veut s'assurer que tout soit bien fait selon les instructions de l'agent du BSI. Le Lieutenant Crosak prend une grande inspiration, et commence a parler, se forçant visiblement a être courtois, les mots sortant très difficilement de sa bouche.

- L'Armée Impériale... vous présente... ses... 'excuses'... pour cette arrestation... arbitraire et sans fondement... Vous êtes libre, finit-il avec un grimace plus que visible.

La féline, quand a elle, n'en croit pas ses oreilles. Elle regarde Crosak fixement pendant une longue minute, son cerveau refusant d'assimiler ce que ses oreilles lui disent. Qu'est-ce que c'est que cette blague?! L'Armée Impériale qui s'excuse d'avoir arrêter une non-humaine par erreur?! Et pourquoi pas l'Empereur qui abdique tant qu'on y est? Ou le retour en grâce des Jedis!

Mais, après les premiers instants de stupeur, Navis se rend compte, devant l'air du Colonel, que c'est parfaitement sérieux. La tigresse se lève alors, récupère ses petites affaires, et se dirige vers la sortie. Crosak lui jette un regard noir, et le Colonel se contente de faire signe a un stormtrooper de l'accompagner jusqu'à la sortie. Une fois hors du bâtiment impérial, la tigresse s'en éloigne rapidement, sans courir, mais d'un pas rapide, sans se retourner, se fondant rapidement dans la foule, au cas ou les Impériaux changeraient brusquement d'avis.

Quelques heures plus tard, on retrouve notre charmante exploratrice au pelage rayé en train de siroter une boisson légèrement alcoolisée, tranquillement installée dans une alcôve discrète d'un bar de deuxième classe, non loin de la Zone Commerciale. Son sac a dos est posé, vide, sur la banquette, et toutes ses maigres possessions sont étalées devant elle, sur la table. Elle vient de passer la dernière demi-heure a effectuer une investigation minutieuse de ses affaires, a la recherche d'un mouchard, un micro, un localisateur ou quelque chose dans le genre. Navis est raisonnablement sure maintenant que les Impériaux n'ont pas posé d'objet de ce genre sur elle ou dans ses affaires, ce qui la surprend quand même.

Car la seule explication valable qui lui vient a l'esprit, pour expliquer le fait qu'elle ait été relâchée aussi vite, et surtout de cette façon, c'est que les Impériaux ont l'intention de la suivre. Mais comment feront-il sans mouchard pour la tracer ou qu'elle aille dans la galaxie? D'accord, les humanoïdes félins dans son genre sont ultra-rares, mais il est impossible que les impériaux puissent suivre tous ses mouvements a distance. Il lui suffirait d'aller se perdre dans un grand centre de population pour être sure d'échapper a la surveillance impériale. Et il ne manquera pas de capitaines de vaisseaux pour la conduire la ou elle le voudra.

L'Hirumarienne reprend une gorgée de son verre, et fait une grimace a cause de l'acidité de la boisson. Mais cela l'aide a garder l'esprit clair et le corps en alerte. Le bout de sa queue bouge un peu, et elle chasse un moustique imaginaire d'un mouvement de son oreille droite, le regard apparemment fixé sur ses affaires étalées sur la table, mais en fait elle regarde sans vraiment voir, perdue dans ses pensées.

- Que faire maintenant? Ils détiennent toujours notre artiste de foire, et je ne peux pas retourner au vaisseau... Je n'ai pas vu ou entendu Sûl ou Moonseeker, je pense qu'ils ne savent pas qu'on est arrivé avec eux... Espérons que Zaelner saura fermer son museau, ou du moins ne pas donner l'info aux Impériaux, car je suis sur qu'il parlera plus que de raison! pense-t-elle tandis qu'un léger sourire apparaît sur son museau.

- Ils en avaient spécifiquement après nous, après des félins, et ils ont une magnifique vidéo de Nyrtym en action... Petit frère, qu'est-ce que tu a fait encore? Dans quel pétrin nous as-tu tous fourrés? pense-t-elle tout en soupirant. Je dois prévenir le Haut-Commandement, sinon d'autres agents risquent de se faire avoir, et vu la délicatesse des Impériaux, ça pourrait mal tourner avec certains... Il ne manquerait plus qu'on éveille l'attention de l'Empire, et que ceux-ci se mettent a enquêter sur nous!

Durant les quelques heures qui suivent, les réfléxions de Navis tournent toutes plus ou moins sur le même théme. Elle hésite a bouger, ne sachant pas vraiment ce qui serait la meilleure ligne d'action: alerter les siens, et donc retourner sur sa planète, avec toutes les conéquences que cela implique pour elle, notamment la cour martiale. Ou alors essayer de retrouver son petit frère Nyrtym pour le prévenir lui, et aussi apprendre ce qui s'est passé et pourquoi les Impériaux le recherche.

La féline décide finalement que la nuit porte conseil, mêm si elle n'a pas la moindre idée de l'heure qu'il est réellement sur la planète. Et puis, a force de boire, l'alcool a fini par faire son petit effet sur elle, et elle a la tête qui tourne un peu. Le twi'lek dérriére le bar la dirige vers un petit hotel de troisiéme classe située a proximité, une fois qu'elle lui a payé ses consommations. La tigresse loue une petite chambre pour la nuit, car il s'avére effectivement que le soir tombe, s'y rend immédiatement, et s'allonge sur le lit pour quelques instants, en se disant qu'il faut qu'elle aille se doucher, ca la relaxerait, et cela lui permettra aussi de se débrasser de l'odeur de l'interrogateur impérial, qu'elle a l'impression d'avoir sur tout son corps. Mais la fatigue a rapidement raison d'elle, et elle sombre dans un lourd sommeil sans même s'en rendre compte, tout habillée sur le lit même pas défait, a moitié repliée sur elle-même, dans le plus pure mode félin.

Navis se réveille quelques heures plus tard, un peu désorientée. Il lui faut quelques instants pour se rappeler ou elle est. Elle s'assoit sur le bord du lit, le fait de se relever lui arrachant un grognement et lui donnant l'impression que son cerveau flotte librement dans sa tête, et se cogne a sa boite crânienne a chaque mouvement qu'elle fait. La tigresse se dirige vers le terminal situé dans sa chambre et affiche l'heure sur l'écran de celui-ci.

- Minuit passé...lit-elle silencieusement.

L'Hirumarienne prend son sac de voyage, en tire une boite contenant des aspirines et en avale un. Il suffit de quelques instants pour que le plus gros de sa migraine disparaisse. Il faudras cependant plusieurs heures pour que le cachet ait fait disparaître toute trace de la douleur sourde qui continue de lui marteler le cerveau, quoique avec nettement moins de force maintenant.

- J'ai dormi près de cinq heures... Tu te laisse aller Navis, ça n'est pas bien pour une exploratrice chevronnée telle que toi... Tes instructeurs seraient très mécontent s'ils savaient avec quelle désinvolture tu te comporte, ma chère, pense-t-elle, un petit sourire amusé sur le museau, tout en se déshabillant pour aller prendre cette douche que tout son corps lui réclame.

- Cela dit, tout le monde SERA très mécontent en apprenant ce que j'ai a leur dire... Et ça ne sera probablement que le début de mes problèmes. ajoute-t-elle mentalement en entrant sous la douche, laissant échapper un soupir, les oreilles basses et la queue immobile.

Elle passe les vingt minutes suivantes a se nettoyer soigneusement, et ressort de la douche revigorée, sentant le propre et le frais, et surtout, débarrassée de l'odeur de l'impérial. La féline appelle ensuite une droïd d'entretien, pour qu'il s'occupe de lui nettoyer ses affaires, puis, une fois seule, elle sort son bloc de données et l'active. Elle s'assoit en tailleur sur son lit, toute nue, mais cela ne la gêne pas outre mesure vu qu'elle est seule dans sa chambre. Et puis, même si quelqu'un devait rentrer, le fait de la voir nue serait légèrement moins embarrassant que pour une humaine, vu que elle est toujours couverte par sa douce fourrure. Elle place le bloc de données entre ses jambes, le clavier holographique étant alors juste a bonne distance pour pouvoir taper confortablement, l'écran holographique flottant devant ses yeux.

Elle se branche sur l'interface hirumarienne, pousse un petit miaulement/soupir, et se met en devoir de rédiger son rapport officiel sur les derniers événements, tandis que tout cela est encore frais dans sa tête. Elle sait que ce qu'elle va mettre dans ce rapport sera examiné scrupuleusement par le Haut-Commandement, étant donné que cela constitue un grave danger potentiel pour tout le programme d'exploration hirumarien. La tigresse hésite a plusieurs reprises, se demandant si elle doit vraiment inclure certains éléments, ou signaler la présence de certaines personnes, mais elle décide finalement de tout mettre, dans le détail. Ce qui vient de se passer avec les Impériaux est vraiment trop étrange, le moindre détail omis pourrait finalement se révéler vital, et cela pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour son peuple.

Il lui faut deux bonnes heures pour finir son rapport, et, entre temps, le droïd du service d'étage lui a rapporté ses affaires, lavées, séchées et pliées, comme elle l'avait demander. Une fois le rapport fini, elle le relit pour s'assure n'avoir rien oublié, corrigeant quelques détails ainsi que les fautes d'orthographe, puis elle le sauvegarde. Elle ouvre ensuite deux autres dossiers, dans la partie personnelle du bloc de données cette fois-ci. Le premier est son journal intime, qu'elle n'a pas rempli depuis bien longtemps; le second est un dossier contenant un grand nombre d'images, des photographies prises avant qu'elle parte, avec sa famille, ses amis, elle-même, qu'elle a téléchargées dans le bloc de données avant de partir, en prévision des moments de blues comme celui qu'elle traverse en ce moment.

Pour ne pas oublier, lorsqu'elle se sent seule et un peu perdue, pourquoi elle est la, pour qui elle a choisi une carrière qui la sépare de ceux qu'elle aime. Elle fait défiler quelques photos, puis elle s'arrête sur une photographie particulièrement grande, car elle a été prise lors d'une des grandes réunions de la famille, dans le propriété ancestrale, et quasiment tout le monde y est, soit plusieurs centaines de personnes. Navis zoom sur certains visages, ceux avec qui elle a grandi, qu'elle a côtoyé durant une bonne partie de sa vie, sur le visage austère de son grand-père, puis elle affiche les visages de ses parents. Ils se tiennent tendrement enlacé sur la photo, et sourient au photographe, mais la féline peut presque s'imagine que c'est a elle qu'ils sourient.

Il y a si longtemps qu'elle ne les a pas vu, et sa mère n'a jamais approuvé son choix de vie, même si elle ne lui a jamais rien dit après le premier soir, après qu'elle eut annoncée sa décision. Elles se sont quittées en froid, lorsque Navis a reçue son affectation dans la galaxie impériale, et sa mère n'est même pas venue lui dire au revoir lorsque son vaisseau a quitter le spatioport pour l'emmener au-delà des frontières de la nébuleuse. Elle passe un doit tendre sur la joue holographique de sa mère, ne rencontrant que le vide mais imaginant qu'elle peut toucher le doux visage de sa mère, et elle essuie une larme qui perle au coin de son oeil.

Finalement, aprés prés d'une demi-heure passée a regarder des photos de famille, Navis éteint son bloc de données, sans remplir son journal, et s'endort, roulée en boule sur le lit.

L'Hirumarienne se réveille au petit matin, reposée. Ses oreilles se tournenet vers la porte d'entrée de sa chambre, lorsqu'elle entend une certaine activité dans le couloir. Quelques minutes d'écoute la rassure, ce ne sont que les bruits normaux des habotués de l'hotel, probablement des gens qui doivent y habiter a l'année, ou suffisamment souvent pour se connaitre et connaitre le maitre de céans.

La féline ramasse ses affaires, s'habille, et sort de sa chambre, se dirigeant ensuite vers l'acceuil, rendant le salut a ceux qui la saluent, même sans la connaitre. Elle s'informe d'une cantina pas trop chere dans le secteur, et du chemin le plus court pour l'astroport. Elle a pris sa décision: elle va quitter la planéte pour aller ailleurs. Aprés un bon petti déjeuner, Navis se dirige droit evrs l'astroport.