Abregado-rae, terre désolée.

Le Tatiana sortit de l'hyperespace et rentra dans l'espace peu mouvementé d'Abregado-rae. La planète se situait parmi les mondes du noyau, mais elle aurait tout aussi bien put se trouver dans la Bordure Extérieure, tant l'activité y était réduite.
Le wookie, se demandant ce qui avait pu pousser Tartomuse à commencer ses reportages ici, se prépara à atterir.

Apparemment il y a des sites web qui disent que le système stellaire s'appelle Abregado et la planète Abregado-Ræ. Enfin, bref.

Une source, pas bien complète, tirée d'Anakinweb :

http://www.anakinworld.com/databank/planetes/abregadorae/abregadorae.php

Peu confiant, le wookie posa son vaisseau sur un des nombreux astroports de petite envergure que comptait la planète; personne ne vint l'acceuillir, et tout juste eut-il droit à un message de routine des douanes locales.
Il sortit du Tatiana, puis de la plateforme grise et sale où il était posé:
la ville, dehors, ressemblait à un désert de poussière, où les arrêtes tranchantes de mornes bâtiments, fondues dans la brume, giflées par le vent sifflant, tentaient d'arrêter les visiteurs trop téméraires.
Pas une personne, pas un mouvement. Les bâtiments massifs étaient tous clos.
Meggwrrar longea le mur de l'astroport, et parvint, derrière le terrain d'un ferailleur, à trouver une étrange cabane d'acier, surmontée d'une inscription minable, précisant qu'il s'agissait là du bureau de douanes et de tourisme.
Ce n'était pas le meilleur endroit pour commencer son enquête, mais le seul possible.

Le wookie poussa la porte massive, et pénétra dans le bâtiment; ce n'était qu'un bureau minable, sans même une forme vivante pour s'occuper des visiteurs.
Le droïde de fonction, monté sur de curieuses roues, probablement de récupération, s'avança bruyamment vers Meggwrrar.
Ce dernier s'acquitta de sa taxe, bien qu'il lui sembla improbable que quelqu'un vienne jamais la réclamer, puis regarda son interlocuteur de métal; il avait l'air en service depuis des lustres...
Quelques minutes après,et sans avoir eu la moindre sécurité à forcer, le capitaine du Tatiana pouvait accéder aux archives des douanes; celles-ci comportaient plusieurs années de bandes vidéos: la recherche allait ête bien longue...

[HJ] Mais... mais c'est pas drôle, les jets en Investigation!
Tu n'as même pas donné de seuil de difficulté... [/HJ]

Après de nombreuses, très nombreuses heures de rechercher, enfin, une vidéo de mauvaise qualité sauta aux yeux de Meggwrrar: on pouvait y aperçevoir la familière silouhette de Tartomuse, qui, comme à son habitude, sautillait gaiment; il sortait d'un vaisseau morne et sans âme, comme la planète qu'il s'apprêtait à visiter.
La vidéo était annotée "F000125A"; le wookie n'eut aucun mal à accéder au dossier correspondant; la provenance de l'engin spatial y était inscrite: "Amas d'Olbaidle". Il avait déjà vu ce nom quelque part...

Les registres étaient, tout comme l'Holonet, particulièrement avares en informations relatives à l'amas d'Olbaidle; seul un vaissea semblait y être parti ces dernières années, sans plus de précisions.
Cependant, après quelques recherches, un message avait attirél'attention de Meggwrrar: il n'avait aucun rapport direct avec ses recherches, mais le style tartomusien jovialement exaspérant était reconnaissable.
Intrigué, le wookie sortit, et, ayant enregistré la carte, s'apprêta à aller l'analyser à bord du Tatiana...

L'ordinateur se révéla malheureusement incapable d'identifier la carte; ou plutôt, il proposait à Meggwrrar un choix de deux-cent trente-sept mille systèmes (dont 0.03% connus, et encore moins d'habités) correspondants.
Le wookie décida donc d'aller consulter de vrais spécialistes, et surtout une vraie base de données spatiales; aussitôt, il se leva et prépara le vaisseau à décoller.

Décoller, mais vers où? Qui donc pourrait identifier ce mytsérieux système?
Telle était la question que se posait Meggwrrar, de retour à bord du flamboyant Tatiana; il lui fallait un expert.

Un expert, oui, quelqu'un qui avait exploré la galaxie, quelqu'un qui connaissait Tartomuse, un guide.
Et dans tout l'univers, il n'en existait qu'un; bien qu'il ne l'eut jamais rencontré, Meggwrrar avait failli le croiser, et il avait entendu le bouffon en parler, comme d'un vieux camarade oublié.
Il lui fallait contacter Jol'Ju Boman.

Emylia fait courir son index le long de son bras; sa peau gelée, contre le sol gris.
Elle contemple les alentours d'un regard las; l'obscurité, ses ongles ternis.
Le goût amer de la solitude lui a suffit un moment; la misère l'a frappée;
Elle veut partir, et vivre différemment; rêver enfin de liberté.
Tatiana, c'est un joli nom. Il lui rappelle de belles choses.
Ainsi, elle s'engouffre dans le sas ouvert, les lèvres closes.
Et elle se cache.

Meggwrrar ne pouvait plus supporter cette planète, om il n'était pourtant resté qu'une journée à peine. Il préférait encore attendre la réponse de Jol'Ju Boman dans l'espace; ainsi il referma le sas de son vaisseau, alluma ses écrans de contrôle, fit démarrer le moteur, puis décolla, sans se douter un instant qu'il emportait avec lui un souvenir d'Abregado-rae.

Le vaisseau semble vide;
L'étrange impression qu'il n'est qu'une coque fantôme,
Fait sortir Emylia de sa cachette.

Elle parcoure d'un pas absent,
Les longs et gris couloirs mornes,
Quand une vision l'arrête.

Cette apparition soudaine
Confirme ses pensées!
Car ce bien triste capitaine,
Ne pourrait comme vivant compter.
Son air d'âme en peine,
Pousse la fillette à s'approcher.

Megwrrar déambulait sans joie dans les couloirs desespérement vides du Tatiana, pensant à son avenir incertain; ce fut donc avec une grande surprise qu'il aperçut soudain une silouhette, au bout d'une coursive; soupçonnant les mets de Ritsu d'en être à l'origine, le wookie feint d'ignorer cette passagère, qu'ils considérait comme une illusion; mais celle-ci, frêle et curieuse, s'approcha soudain, et au grand étonnement du wookie, se révéla réelle; pire, elle était tangible, et sa petite main pâle s'était posée sur la fourure rêche du capitaine.

La main sur cette apparition;
Faible doit être son lien,
Avec cet univers de métal.
Il erre, en perdition,
A la recherche d'un rien,
Pour exorciser son mal.

Emylia comprend,
Et de son sourire,
Montre ce qu'elle ressent.

Elle ne sait rien de lui,
Et pourtant, profonde confiance,
Envers ce wookie.
Elle saisit sa chance.

Ainsi une simple enfant muette,
Comme une image etherée,
S'engage, rien de plus qu'une fillette,
A aider.

Et elle restait là, sans rien dire, devant lui. Meggwrrar, plus étonné qu'autre chose, se demanda ce qu'il convenait de faire; après tout, il n'avait plus d'équipage, plus personne pour voyager dans l'espace à ses côtés...
Quelque part, la présence de la fillette l'apasait.
Ainsi, très simplement, il lui sourit; désormais, elle était chez elle sur le Tatiana.

Et, fillette enchantée,
D'avoir retrouvé un foyer!
Et, princesse de ce vaisseau,
Son palais flottait, si haut...
Quelque part dans la Galaxie,
Le sourire d'Emylia,
Regardant le wookie,
Le remercia.