Le jeune homme naviguait à bord de son bateau, qu'il avait modestement baptisé "Le Renard de Feu" en l'honneur de l'architecte qui l'avait conçu. L'immensité océane lui permettait de se balader d'une île à l'autre, chaque île ayant droit à une petite visite (quasi) quotidienne, et chacune lui apportant son lot de nouvelles fraîches chaque jour.
La prochaine étape était une île très particulière, assez rocambolesque, bizarroïde pourrait-on même dire : sur cette île, une reconstitution d'un des plus grands succès cinématographiques de tous les temps permettaient aux visiteurs d'endosser la peau d'un personnage évoluant dans l'univers de ces films. Une sorte de parc d'attraction nautique, pourrait-on encore dire.
Le jeune homme accosta l'île, mais celle-ci semblait, de prime abord, avoir perdu toute sa vivacité. Et, de fait, s'étant rendu à l'Office de Tourisme qui renseignait avec exactitudes de toutes les nouveautés et animations du site géographique, il ne put que constater que toutes les activités avaient été suspendues.
Perplexe, le jeune décida de mener l'enquête. Il voulait prendre le pouls de l'île. Mais comme, d'une part, il n'avait aucune compétence en Médecine Touristico-démographico-nautique, et comme d'autre part, malgré les cours d'info-com qu'il suivait dans le cadre de sa formation professionnelle depuis quelques temps, il restait encore un novice en matière de gestion des Systèmes d'Informations touristiques, Il envoya donc un Message Aérien Intercontinental Libre ( M.A.I.L ) à son ami, docteur nauticologue, afin qu'il examine la dépouille moribonde de l'île surnommée GC.
Ce docteur, après une auscultation complète, secoua la tête deux ou trois fois, en signe d'impuissance, et déclara, d'une voix résignée, qu'il ne pourrait rien pour cette île. Seul un expert en communications capable d'organiser une campagne de propagande ou de promotion serait compétent pour redresser la situation, et régénérer les activités et autres animations de l'île ( il alla même jusqu'à évoquer, - suprême hérésie, injure sublime -, de relookainguologue ! ). Désespéré, le marin demanda au docteur s'il connaissait cette personne, mais son ami, avec un profond soupir de dénégation, le détrompa :
il ne connaissait personne d'assez compétent....
Notre jeune marin ressentit une boule d'angoisse dans sa gorge, à l'énoncé du diagnostic du médecin. Il déglutit péniblement... Il avait déjà vu des îles touristiques en proie à l'inondation, sombrer lentement dans les profondeurs de l'Océan, et disparaîtres dans les limbes..! Il savait quel effet cela ferait sur lui si celle-ci ferait pareille : il connaissait cet arrière-goût amer qui envahissait son palais quand il sentait l'odeur de l'abandon, et, ce qui le rassurait un peu, c'est que cet arrière-goût était encore absent pour le moment : il y avait donc toujours de l'espoir de sauver l'île !
Car c'était, l'ai-je déjà écrit, une île particulière, et le jeune marin ne tenait absolument pas à la voir s'engloutir.
Il fallait faire vite, rameuter les autres navigateurs habitués à venir profiter de l'île, lancer une conférence interne afin de trouver une solution pour que la machine redémarre...
Mais le jeune homme, qui depuis quelques temps, avait dû restreindre lui-même considérablement ses activités, était très mal placé pour organiser tout ça. Il ne savait pas comment s'y prendre, alors décida t-il de raconter son histoire :
" Le jeune homme naviguait à bord de son bateau, commença t-il à raconter qu'il avait modestement baptisé "Le Renard de Feu" en l'honneur de l'architecte qui l'avait conçu. L'immensité océane lui permettait de se balader d'une île à l'autre, chaque île ayant droit à une petite visite (quasi) quotidienne, et chacune lui apportant son lot de nouvelles fraîches chaque jour.
La prochaine étape était une île très particulière...